Quel que soit le moment de la journée, la pratique du jeu de société coïncide quasi systématiquement avec une phase de “repas”. Le goûter et l’apéro ont aussi leur rôle à jouer. Dès lors, la question se pose. Que dire de la consommation de boisson et d’aliments à proximité de nos rutilants plateaux de jeux ?
Laissons de côté l’aspect nourriture et concentrons-nous sur la boisson. Soda, jus de fruit, alcool, eau minérale, autant de dangers pour vos cartes, vos pions et plateaux en carton ! Du coup, boire ou ne pas boire en jouant ? Chacun a bien évidemment une opinion bien tranchée sur le sujet.
L’argument infaillible
La première (et seule) chose à laquelle on pense, c’est l’inévitable bouteille de soda qui, aidée d’un geste maladroit, se renverse sur toute la table de jeu, arrosant le plateau tout neuf ainsi que les cartes qui se trouvaient en travers de son chemin.
C’est évidemment la hantise de tout joueur qui prend soin de ses jeux (les autres, passez votre chemin) et elle est légitime. Que peut-on faire ?
La solution de l’extrême
La première solution est plutôt extrême et coûteuse si vous n’avez pas le matériel adéquat. Cela consiste à protéger tous les éléments de jeu contre l’eau. A l’instar de ce que propose le jeu Too Many Bones de chez Chip Theory Games, vous pouvez rendre votre jeu imperméable en plastifiant le plateau, les aides de jeu, les cartes, ainsi qu’en remplaçant les éléments de bois ou de carton par des éléments en plastique ou métal. Je vous l’avais dit… extrême !
Solution n°2 : La délocalisation
La seconde, plus logique, reste de délocaliser les verres, bouteilles et autres dangers liquides hors de portée de la table de jeu. Pour cela, la table ou comptoir de la cuisine font très bien l’affaire tout en obligeant les convives à se dégourdir les jambes quand ils ont soif. L’utilisation de dessertes, tabourets ou chaises d’appoint peuvent aussi servir de reposoirs, un peu plus à portée pour les plus réfractaires au sport.
Choisir les bons accessoires
La dernière solution, pour les plus motivés (et qui ont les moyens) est une table de jeu. Très souvent ces tables ont des porte-gobelets intégrés permettant d’éviter les accidents. C’est d’ailleurs un des points essentiels dans le design des tables de jeu : doivent-ils être à la surface, insérés sur les côtés, avec ou sans coupe métallique pour la rétention de liquide qui pourrait s’échapper ? Un vrai sujet à part entière. Mais l’investissement est parfois de taille pour un tel accessoire de jeu.
Pour les plus curieux d’entre vous (et surtout les plus anglophones), un fil de discussion très intéressant sur le sujet est disponible sur le forum de BoardGameGeek à cette adresse.
A moindre coût, il existe un bon compromis avec l’Adapt Ta Table de chez Fabrik d’ID. Ce produit imaginé par des Français (cocorico) permet de transformer en un tournemain sa table à manger en table de jeu. Mais surtout, les concepteurs proposent tout un tas d’accessoires à emboîter dessus, dont nos chers porte-gobelets ! Pour en apprendre davantage, un bel article est consacré à ce produit sur le site de Tric Trac ici.
Et si vous voulez juste un accessoire simple pour remédier aux verres renversés, il existe des porte-gobelets adaptables à votre table à manger (ou de salon) usuelle, via des clips ou un vissage. Ces accessoires sont facilement trouvables sur des sites de e-commerce à partir d’une quinzaine d’euros.
Verdict ?
Alors, ne pas boire pendant une séance de jeu est-il un réel comportement dans le monde ludique ou est-ce juste pour se donner bonne conscience ?
J’ai posé la question à un panel de joueurs au moins aussi conséquent que celui qui élit la lessive de l’année… et sur les 232 répondants seuls 22,8% proscrivent tout à fait les boissons pendant le jeu. Les 77,2% restants avouent garder à proximité (mais toujours avec grandes précautions) une tasse de thé, café ou une bouteille de bière pendant les sessions de jeu. Cela étant, il est admis que généralement, si quelqu’un renverse, il le paie très cher (et d’ailleurs un Cercle de l’Enfer ne leur est-il pas réservé ?) !
Il semble donc que le goût du risque soit inscrit dans nos gènes de ludistes. D’ailleurs, à bien y réfléchir, que seraient les bars à jeux sans boissons ou les jeux apéro sans… apéro ?
